Cliquer sur un fonds de la sélection H24 | |
Pictet TR - Atlas | 4.47% |
Fidelity Absolute Return Global Equity Fund | 3.06% |
Jupiter Merian Global Equity Absolute Return | 2.97% |
Exane Pleiade | 2.18% |
AXA WF Euro Credit Total Return | 1.97% |
DNCA Invest Alpha Bonds | 1.68% |
Candriam Bonds Credit Alpha | 1.16% |
Syquant Capital - Helium Selection | 0.50% |
Candriam Absolute Return Equity Market Neutral | 0.40% |
H2O Adagio | -0.02% |
Vivienne Bréhat | -0.45% |
M&G (Lux) Episode Macro Fund | -2.04% |
Small caps : « Si on a une crise façon 1987 ou 2008, ça va être très compliqué de sortir »
Publié le jeudi 5 octobre 2017Sébastien Lagarde (Mandarine Gestion), Pierrick Bauchet (Inocap Gestion) et Xavier Afresne (KBL Richelieu) débattaient à Patrimonia au sujet des microcaps et small caps, qui enregistrent une nouvelle année de très fortes performances. Faut-il craindre des lendemains de fête qui déchantent ?
Sébastien Lagarde (Mandarine Gestion), Pierrick Bauchet (Inocap Gestion) et Xavier Afresne (KBL Richelieu)
Les petites entreprises cotées sont souvent des valeurs peu médiatisées qui « n’intéressent pas grand monde » reconnaît Sébastien Lagarde, gérant du fonds Mandarine Europe Microcap. Mais à quelque chose, malheur est bon : grâce à leur faible suivi par le grand public et par les analystes, « Beaucoup de ces valeurs sont très décotées. Les microcaps ont en moyenne des multiples de valorisation raisonnables et il y a donc des opportunités » souligne le gérant de Mandarine.
Les microcaps et les small caps ont également d’autres qualités. Pierrick Bauchet, gérant de la gamme Quadrige chez Inocap Gestion, explique : « La caractéristique intrinsèque de ces valeurs, c’est la croissance. Si on investit dans ces sociétés, c’est pour la croissance des bénéfices. Chez Inocap Gestion, on cherche à investir dans des entreprises qui sont des leaders mondiaux, qui sont innovantes, internationales, rentables et qui disposent d’un actionnariat familial. Ce sont les cinq éléments qu’on aime ».
Le potentiel de hausse n’est-il pas épuisé ?
Les discours sont confirmés par les chiffres : depuis le début de l’année, les fonds de small caps et microcaps enregistrent des performances enviables : +18,01% YTD pour Mandarine Europe Microcap, +20,21% YTD pour Richelieu Family Small Cap, +28,76% YTD pour Quadrige Europe...Mais en Bourse, les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Cette hausse, qui dure depuis plusieurs années, ne risque-t-elle pas de s’essouffler ?
« Sur 3, 5 à 7 ans, il ne faut pas être étonné de la bonne performance des small caps, car les performances suivent l’amélioration des bénéfices » rassure Pierrick Bauchet. « Il n’y a aucune raison de vendre une microcap si son cours a doublé du moment qu’elle conserve de la croissance. Depuis 15 ans, les small ont une croissance moyenne de 15%. C’est donc une tendance de fond ».
Les small caps européennes bénéficient également de certains dispositifs récents : « En Italie il y a eu le lancement du PIR, l’équivalent du PEA-PME, qui a permis de faire respirer boursièrement pas mal de petites valeurs. Certaines gagnent 200% depuis le début de l’année, mais elles gardent du potentiel car elles ont une forte croissance et ont simplement connu un réajustement de leur valorisation » explique Sébastien Lagarde.
Xavier Afresne, gérant du fonds Richelieu Family Small Cap, reste un peu plus mesuré : « On se paie quand même 18 fois les résultats sur les small caps » remarque-t-il. « Mais en même temps on a des taux très faibles, ce qui pourrait justifier des valorisations plus hautes. Les pays d’Europe du Sud se réveillent et nous avons une certaine visibilité sur les perspectives de croissance économique. On peut être confiants pour les mois qui viennent. Des valorisations à 23 fois les bénéfices ne me choqueraient pas. Malgré cela, c’est vrai qu’on a rarement vu des cycles [de hausse] de plus de 6 ans sur les small caps ».
La liquidité, un enjeu de tous les instants
Les petites valeurs, moins liquides que les "large caps", sont en effet connues pour l’amplitude de leurs variations à la hausse…comme à la baisse. « 8 années sur 10, ces valeurs surperforment. Simplement, ce qui est difficile pour les microcaps, c’est que lorsque le marché va mal, il peut y avoir des accidents » reconnaît Sébastien Lagarde. « C’est cyclique, il y a des moments où ça marche moins bien. Quand la mer se retire, il ne faut pas se retrouver sans maillot de bain » résume Xavier Afresne.
Pour être sûr de garder son maillot de bain, un gérant small caps doit donc bâtir en amont un portefeuille de valeurs liquides qu’il pourra facilement vendre en cas de vents défavorables.
Les investisseurs comme les gérants gardent en tête l’année 2008, où les small caps françaises avaient connu une chute de -53%. Sébastien Lagarde se souvient : « À l’époque, j’étais gérant chez Axa IM. J’avais un portefeuille de 270 millions d’euros qui est passé à 35 millions d’euros en mars 2009 avec les retraits des investisseurs. Pour autant, nous nous en étions bien sortis car nous avions construit un portefeuille de small caps liquides. Je confirme que la liquidité est un vrai enjeu qu’il faut toujours avoir à l’esprit ».
Xavier Afresne reste également très attentif à ce sujet, notamment dans le contexte actuel : « Je n’ai jamais vu autant de fonds de micro et de small caps sur le marché. Je me demande ce qui va se passer pour ces fonds le jour où le marché connaîtra une correction. Je l’ai connu en 1987, où des gérants ont dû vendre à vil prix certains de leurs titres à cause des retraits des investisseurs. Il y a actuellement des fonds qui ont des lignes très grosses. Quand je vois par exemple un fonds small caps de 100 millions qui a 3% sur une ligne, donc 3 millions sur une petite valeur, moi je me dis que si on a une crise façon 1987 ou 2008, ça va être très compliqué de sortir ».
Quelles méthodes de gestion pour un fonds small caps ?
Pour conclure les débats, les trois intervenants étaient invités à résumer en quelques mots leur méthode de gestion respective.
Pour Pierrick Bauchet d’Inocap, « Il faut surtout aller dans les entreprises, dans les entrepôts, aller dans les allées des bureaux pour comprendre comment les entreprises fonctionnent. Nous chez Inocap Gestion, on rencontre le management des sociétés tous les 3 à 4 mois. A chaque fois cela nous permet de revoir notre objectif de cours. Rien ne remplacera l’approche terrain sur le segment des petites capitalisations ».
Méthode très différente pour Sébastien Lagarde, dont la gestion repose à la base sur des critères quantitatifs. « On suit 4000 valeurs en Europe en utilisant un premier filtre quantitatif qui permet d’éliminer certaines valeurs avant même de s’intéresser à leur activité ». Grâce à l’utilisation de ce type de filtre, le gérant s’intéresse par exemple « seulement aux valeurs dont les volumes de transaction dépassent 100.000 euros par jour ».
Enfin, pour Xavier Afresne, ce qui compte, c’est l’actionnariat. « On gère sur la durée, et pour cette raison on a de l’attrait pour les entreprises qui ont un actionnariat familial » a-t-il conclu.
- Pour en savoir plus sur Mandarine Europe Microcap, cliquez ici.
- Pour en savoir plus sur Quadrige Europe, cliquez ici.
- Pour en savoir plus sur Richelieu Family Small Cap, cliquez ici.
Cliquer sur un fonds de la sélection H24 | |
Lazard Convertible Global | -0.22% |
M Global Convertibles SRI | -0.24% |