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La bataille de l'immunité active, par La Financière de l'Arc...
Publié le vendredi 24 juillet 2020
La course au vaccin a commencé ! L'innovation technologique a permis des avancées rapides et prometteuses mais le plus dur reste à faire : réussir les essais et les faire valider par les autorités sanitaires. Explications avec Arnaud Benoist-Vidal, spécialiste du secteur de la santé depuis 2013 et gérant du fonds Arc Actions Santé Innovante.
Plus de 160 projets
Selon l’O.M.S.(Organisation Mondiale de la Santé), plus de 160 projets de vaccins ont déjà été recensés dans le monde, dont leur but ultime est de trouver un traitement préventif, capable de nous protéger contre le Covid-19. C’est une lutte sans merci qui a été initiée en ce début d’année. Elle est l’opportunité de mettre en application toutes les
techniques de virologie, aussi bien classiques que novatrices, issues de la biotechnologie. Nous détaillons dans ce chapitre les programmes les plus avancés, ceux dont les principes actifs ont démontré, jusqu’à maintenant, une immunogénicité (capacité d’induire une réponse immunitaire) des plus prometteuses.
Des avancées rapides
Les récentes innovations médicales ont permis d’avancer à un rythme jamais atteint auparavant. Six mois se sont à peine écoulés entre le séquençage du génome et la première série de publications de résultats de phase 2 sur l’homme. Le New England Journal Of Medecine évalue ce délai historiquement à 6 ans en moyenne. Les avancées technologiques, ainsi que les travaux scientifiques sur les autres coronavirus depuis plus d’une décennie ont été la clé de cette rapidité. Rendons hommage à tous les chercheurs de la planète (hommes et femmes), qui ont découvert et analysé le rôle clé de la protéine de pointe, nommée « Spike-S », présente à la surface de plusieurs coronavirus déjà identifiés. Cette molécule biologique est l'élément permettant au virus de se lier et d’infecter nos cellules humaines. C’est la base d’un grand nombre de
mécanismes d’action de vaccins en développement. Mieux la connaître permettra sans doute de comprendre leur efficacité et leur échec.
La Chine est en avance
La Chine, foyer mondial de l’épidémie, a dégainé la première et possède une petite longueur d’avance sur le calendrier. Un de ses candidats est le premier à initier une phase 3 dite pivot (pour approbation par les autorités sanitaires). Sinopharm va ainsi débuter cet essai clinique avec Abu Dhabi.
C’est le plus ancien procédé connu : inoculer un virus atténué d’agents pathogènes pour déclencher une réponse immunitaire et développer ainsi suffisamment d’anticorps dits neutralisants (ceux capables de bloquer le virus avant l’infection de nos cellules). À la suite de la phase 2, dont on sait seulement que 100% des candidats ont développé suffisamment d’anticorps, le vaccin est déjà administré pour les employés de l’état. Cansino est le deuxième prétendant sérieux de l’empire du Milieu. C’est un adenovirus recombiné avec la protéine Spike. La formulation est déjà autorisée par procédure spéciale pour les militaires. Le journal scientifique « The Lancet » a écrit un article sur la phase 1 réalisée en mars, révélant que la majorité des 108 personnes de l’étude avait développé des anticorps avec une augmentation des lymphocytes T.
Les Etats-Unis et l'Europe sont au coude à coude
La Chine est toutefois en retard dans les procédés les plus novateurs : ceux utilisant l’ADN et l'ARN messager. Le principe est d’injecter des fragments qui vont permettre au corps humain de coder et de fabriquer lui-même cette protéine virale, déclenchant la réponse immunitaire. L’université de Shanghai vient seulement de démarrer les essais sur l’homme. Dans ce domaine, les européens et les américains sont au coude à coude avec chacun au moins une phase 1 réussie. D’un côté Moderna, basée aux Etats-Unis, a annoncé le premier les données cliniques préliminaires et vient de publier dans un journal scientifique. On observe que 100% des articipants, ayant reçu la dose intermédiaire, ont développé des anticorps neutralisants à des niveaux moyens supérieurs à ceux des sérums de convalescents. Un phase 3 débutera le 27 juillet.
De l’autre, l’allemand BioNtech a communiqué que 100% des 36 patients avaient produit un niveau d’anticorps neutralisants de 1,8 à 2,8 fois à celui de patients guéris. Un autre candidat, Inovio, basée en Pennsylvanie, a déçu, en annonçant fin juin uniquement que 94% des 40 volontaires avaient développé des réponses immunitaires, six semaines après avoir reçu leur première des deux injections. Le marché a sanctionné le titre pour le manque de précision dans le communiqué, mais la société reste toujours dans la course.
Astrazeneca et l'adénovirus
Le programme d’Astrazeneca , développé par l’Institut Jenner de l’université d’Oxford, en collaboration avec l'Oxford Vaccine Group était décrit comme étant celui le plus avancé par des membres de l’OMS , ainsi qu’Anthony Fauci, conseiller à la Maison blanche et éminent immunologue. Son mécanisme d’action repose sur un vecteur viral d’un adénovirus chez le chimpanzé, répliqué et qui contient le code génétique de la protéine de pointe pour causer la réponse immunitaire. 543 volontaires à cette phase I/II ont reçu au moins une dose du vaccin, sans effets secondaires graves signalés. Selon « The Lancet », 100% de ceux ayant reçu deux doses ont développé des anticorps neutralisants dans une fourchette similaire à ceux observés chez les patients convalescents Covid-19. Une réponse induite en lymphocyte T a été observée chez tous les participants. C’est un succès, confirmant la poursuite de la phase 3, mais les espérances étaient très fortes, notamment sur des données plus détaillées sur la réponse cellulaire (lymphocyte T).
La France à la traine ?
Qu’en est-il des Français ? Comme plusieurs grands laboratoires pharmaceutiques, Sanofi est en retard sur la concurrence. Toutefois, rien n’est perdu car il s’agit d’un marathon et non d’un sprint. Deux essais cliniques vont débuter prochainement : un basé sur la technologie de l'ARN messager, l’autre sur les protéines virales en collaboration avec GSK. Le principe est de produire massivement cette protéine de pointe, déjà citée maintes fois, et de l’injecter. En théorie, les effets secondaires sont moins importants qu’inoculer un virus atténué. L'américain Novavax et l’Australien Clover Pharmaceuticals ont adopté le même mécanisme d’action et vont également initier les études sur l’homme.
La FDA a fixé ses exigences
Toutes ces avancées prometteuses ne doivent pas occulter que le plus dur reste à faire : réussir des phases dites pivot, à grande échelle et validées par les autorités sanitaires.
La FDA a fixé ses exigences pour cette dernière phase clinique avant approbation : un minimum de 30 000 patients avec comme critère principal d’évaluation un seuil d’efficacité minimum de 50% supérieur à celui d’un placebo. On espère que cette étape ultime soit réalisée de nouveau dans un délai record de six à neuf mois, soit encore un gain de temps de plusieurs années par rapport aux délais normalement constatés. Mais restons lucides, seulement 7 vaccins ont été approuvés ces 25 dernières années. Le record de développement date de 1967 pour celui des oreillons, où il a fallu 4 ans avant sa mise sur le marché.
D'autres inconnues et une possible mutation
De surcroît et jusqu’à maintenant, les essais cliniques ont concerné uniquement des adultes non séniors et en bonne santé. Qu’en est-il des enfants et des personnes âgées ?
On attend prochainement des données complémentaires à ce sujet. Tous ces sous-groupes ne réagissent pas d’une façon identique. Il existe d'autres inconnues, qui concernent la durée de la protection, ainsi qu’une possible mutation du virus. Tous ces paramètres renforcent notre conviction que plusieurs vaccins seront autorisés selon des populations ciblées. Leur adoption (nationalisme oblige) dépendra aussi du pays où ils auront été élaborés. Sur ce point, on ne peut que soulever les accusations au sujet de hackers russes ayant tenté de « voler » des données chez Astrazeneca. La guerre des vaccins ne fait que commencer.
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