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L'immobilier français s'emballe
Publié le vendredi 3 mars 2017Les prix à Paris ont encore gagné +1,2% en seulement un mois. Sur un an, les prix progresseraient de 7% dans la capitale et 9% à Bordeaux. La conviction d’une prochaine remontée des taux pousse les particuliers à concrétiser leur projet immobilier maintenant au risque de créer une bulle.
Les chiffres du dernier baromètre immobilier du site d’information MeilleursAgents.com ont de quoi surprendre. Selon cet indicateur, basé sur les signatures de promesses de vente, les prix de l’immobilier poursuivraient leur hausse à un rythme particulièrement soutenu sur l’ensemble du territoire français, dépassant largement le niveau de l’inflation.
Paris +7,2%, Bordeaux +9,0% sur 12 mois
À Paris, les prix ont gagné 1,2% en seulement quatre semaines au cours du mois de février, amenant leur hausse à 2,4% depuis le début de l’année et 7,2% sur 12 mois.
À Bordeaux, la hausse est encore plus forte, atteignant 2,3% en février et 4,3% depuis le début de l’année. Sur un an, les prix auraient progressé de 9%. Une performance digne du milieu des années 2000 où l’économie bénéficiait d’une forte croissance et d’une forte inflation.
« A force d’augmenter, les prix retrouvent leurs plus hauts historiques à Paris, voire les dépassent comme à Bordeaux ou Lyon » commente MeilleursAgents.
La tendance haussière sur les prix immobiliers se retrouve partout en France, mais à un rythme légèrement moins soutenu que dans ces grandes villes. En Île-de-France (hors Paris), les prix progresseraient de 0,5% à 1,8% depuis le début de l’année selon les départements, et de 3,9% à 5,6% sur un an, toujours selon MeilleursAgents.
En régions, les dix plus grandes villes françaises ont vu les prix de leur immobilier progresser au cours des 12 derniers mois, mais à Lille, Strasbourg, Nice ou encore Montpellier, les prix sont encore loin de s’emballer.
Effet « taux »
« La dynamique du marché repose depuis plusieurs mois intégralement sur l’effet d’aubaine des taux bas alors que toutes les conditions macroéconomiques sont encore médiocres : croissance faible, chômage élevé, incertitudes politiques » commente Sébastien de Lafond, Président de MeilleursAgents.com.
« Malgré un contexte politique national et international agité, la baisse surprise des rendements des emprunts d’état (taux des OAT 10 ans à 0,90% en février) repousse, au moins temporairement, la perspective d’une remontée brutale des taux des crédits immobiliers » ajoute-t-il.
« Dans ces conditions, les acheteurs ont le sentiment qu’il faut accélérer leur achat avant que les taux ne remontent alors que les prix sont déjà en train de grimper. Ce qu’ils ne payent pas à leur banquier grâce à la faiblesse des taux se retrouve en partie dans le prix du bien qu’ils sont prêts à payer au vendeur. La faiblesse des taux nourrit mécaniquement l’inflation des prix ».
Nouvelle bulle ?
Ce phénomène soulève naturellement des questions sur la formation d’une bulle immobilière dans les grandes villes. La progression des prix de l’immobilier à un rythme plus rapide que l’inflation aggrave entre autres le phénomène d’inaccessibilité des jeunes à la propriété.
Pour MeilleursAgents, dont les intérêts commerciaux doivent être pris en compte, la situation reste saine. « Il n’y a pas encore de surchauffe ou de quelconque risque de bulle : ne se vendent aujourd’hui que les biens de qualité, en zone urbaine, proches des transports, des écoles et des commerces. La dynamique de la hausse ne concerne pas encore les zones rurales ni même les résidences secondaires qui souffrent encore de l’atonie du marché et du manque d’appétit des acheteurs » termine Sébastien de Lafond.
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