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L'avertissement de ce gérant star : « Soyez plus attentifs au retour DE VOTRE argent qu’au retour SUR VOTRE argent en 2017...»
Publié le mercredi 22 mars 2017"Montrez-moi l'argent !" la note de Bill Gross, gérant chez Janus Capital
Quelques extraits de la dernière lettre de Bill Gross :
(…) Recommandation faite par Will Rogers dans les années 1930 : « je ne m’inquiète pas trop du retour sur mon argent », écrivait-il, « mais du retour de mon argent ». Ma première leçon conceptuelle, et la plus importante, est la suivante : « Ne le perdez pas !» malgré le bull market, Trump et les « esprits animaux » qui règnent aujourd’hui et qui incitent à la prise de risque plutôt qu’à la préservation du capital.
(…) Un « système bancaire qui peut créer de l’argent comme par enchantement me laisse toujours perplexe, mais c’est effectivement ce qui se passe ». Selon de grossières estimations, les banques et le système bancaire parallèle ont transformé 3 billions $ de crédit « de base » en 65 billions $ ou plus de crédit « sans réserves » rien qu’aux Etats-Unis : des bons du Trésor, des obligations municipales, des prêts bancaires hypothécaires et des actions également – même si les actions ne sont pas officiellement du « crédit », elles dépendent néanmoins des flux de trésorerie qui soutiennent le système.
(…) Le nœud du problème est qu’en 2017, l’économie mondiale a créé plus de crédit relativement au PIB qu’au début de la débâcle de 2008. Aux Etats-Unis, les 65 billions $ de crédit représentent environ 350% du PIB annuel, et ce ratio progresse. En Chine, le ratio a plus que doublé au cours de la dernière décennie pour atteindre près de 300%. Depuis 2007, la Chine a rajouté 24 billions $ de dette à son bilan collectif. Au cours de la même période, les Etats-Unis et l’Europe n’en ont ajouté que 12 billions $ chacun.
(…) Mais la création de crédit a ses limites et le coût du crédit (taux d’intérêt) doit être suivi de près pour s’assurer que les emprunteurs (rappelez-vous des subprimes) puissent rembourser leurs échéances mensuelles. Si les taux sont trop élevés (et que le crédit en % du PIB l’est également), alors des évènements comme Lehman Brothers peuvent survenir. En revanche, si les taux sont trop bas (et que le crédit en % du PIB est en baisse), alors le système se grippe car les épargnants, les fonds de pension et les assureurs ne sont plus en mesure de générer suffisamment de rendement pour couvrir leurs engagements de passif.
Les banques centrales tentent de trouver le juste équilibre : générer une croissance modeste du crédit qui correspond à la croissance nominale du PIB et maintenir le coût du crédit à un taux qui n’est ni trop élevé, ni trop bas. Janet Yellen est une Boucle d’Or des temps modernes. Est-ce qu’elle y arrive ? Pas trop mal en fait.
Si la reprise a été faible comparée aux antécédents historiques, les banques et les entreprises se sont recapitalisées, la croissance de l’emploi a été régulière et surtout – du moins pour la Fed – les marchés sont en mode « record », signalant des jours meilleurs à venir. Mais notre système financier, fortement endetté, est tel un camion chargé de nitroglycérine sur une route cabossée. Une seule erreur de parcours peut provoquer une implosion du crédit. Dans ce cas de figure, les détenteurs d’actions, d’obligations high-yield et oui, de prêts subprimes, se précipiteraient tous vers la banque pour réclamer l’unique dollar dans ses coffres. C’est arrivé en 2008 et les banques centrales étaient en mesure de réduire les taux et de racheter des billions de dollars dans le cadre des programmes de Quantitative Easing pour empêcher une telle ruée. Aujourd’hui, la flexibilité des banques centrales n’est plus la même. Les taux sont globalement proches de zéro et dans de nombreux cas, sont négatifs. Les programmes de QE menés actuellement par les banques centrales sont proches de leurs limites, car celles-ci rachètent de plus en plus de la dette existante, pénalisant les marchés des pensions et le fonctionnement quotidien du commerce financier.
Je suis de l’avis de Will Rogers. Ne vous laissez pas tenter par le mirage Trump, d’une croissance à 3 ou 4% et des effets magiques des baisses d’impôts et de la déréglementation. Les Etats Unis, ainsi que l’économie mondiale, marchent sur une corde raide en raison de l’endettement croissant et de la possibilité que les taux d’intérêt trop élevés (ou trop bas) fassent des ravages dans un système financier de plus en plus tendu. Soyez plus attentifs au retour de votre argent qu’au retour sur votre argent en 2017 et pour les années à venir.
Pour lire la lettre complète de Bill Gross, cliquez ici
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