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A lire avant de recevoir votre prochaine montre de luxe sous le sapin :)
Publié le mardi 24 décembre 2019
Interview de Xiadong Bao et Isabelle Carpentier, Gérants eu sein des équipes Actions Internationales d’Edmond de Rothschild Asset Management
A l’aune de votre expertise sur les secteurs technologiques et les pays émergents, le marché des montres suscite-t-il votre intérêt ?
Xiadong Bao : L'omniprésence des montres et bracelets connectés de la jeune génération rend la montre mécanique traditionnelle plus attrayante que jamais. La communauté des collectionneurs de montres de luxe est par ailleurs en forte croissance, cette croissance étant facilitée par les médias sociaux comme Instagram ou les sites spécialisés comme Hodinkee qui permettent de développer une connaissance spécialisée, de mieux comprendre la formation des prix, l’évolution de l’industrie et les dernières tendances du marché.
Quels sont les facteurs qui soutiennent cette demande ?
Xiadong Bao : En raison de l'offre limitée de montres de luxe contemporaines et de la disponibilité de plus en plus restreinte des pièces vintage, la valeur marchande de certaines pièces d’horlogerie a atteint des niveaux très élevés grâce à une demande qui ne se tarit pas.
Je ne parle pas seulement des résultats d'enchères sur des pièces exclusives comme la montre chronographe de Paul Newman (Paul Newman Daytona) vendue pour 17,8 millions de dollars chez Phillips, ou la vente aux enchères début décembre à New York de la montre GMT-Master de Marlon Brando à 1,8 million d’euros. Les pièces vintage plus conventionnelles (donc moins rares) comme la Rolex Submariner 5513/1680, la GMT-Master 1675, ou l’Omega Speedmaster 861 ou même des modèles plus modernes sont également en forte progression (entre 50 à 100% de hausse des prix en moyenne) ces dernières années.
Quelles sont pour vous les dernières tendances ?
Xiadong Bao : Le nouveau phénomène chez les revendeurs de marques haut de gamme, tels que Patek Philippe ou Rolex, est la mise en place de listes d'attente. Elles deviennent d’ailleurs de plus en plus longues pour les acheteurs de modèles de sport légendaires en acier comme Nautilus, Daytona, GMT Pepsi etc.
Le déséquilibre entre l'offre et la demande crée aujourd’hui de véritables possibilités d'arbitrage : les clients qui arrivent à mettre la main sur une pièce unique peuvent la revendre pour un profit quasi-immédiat de 50% !
Cela peut en bien des points ressembler à une sortie rapide d’investisseurs lors d’un dernier tour de financement d’introduction en bourse dans le secteur de la tech !
Isabelle, vous gérez le fonds EdR Fund Premium Brands, et détenez en portefeuille plusieurs grands noms du luxe, comment ces sociétés se sont adaptées à cette tendance ?
Isabelle Carpentier : Le développement du marché secondaire est devenu une vraie tendance « Mainstream » (en plus d’être une réponse du secteur du luxe aux défis environnementaux et à l’essor d’une économie circulaire). Sur le marché des montres, les grands acteurs comme Richemont ont été très actifs sur ce marché. Déjà propriétaire des montres de prestige comme IWC, Jaeger-LeCoultre, Baume & Mercier, Officine Panerai, Vacheron Constantin, Richemont a racheté en 2018 Watchfinder, leader de la montre d’occasion vendue sur internet.
C’est pour nous un signal fort qui démontre que ce circuit doit désormais être considéré non pas comme un concurrent mais comme un relais de croissance pour ces produits de luxe.
Quelles sont les raisons d’un tel engouement pour les montres de luxe ?
Isabelle Carpentier : De prime abord, la décision d’achat peut paraître assez irrationnelle, mais il est important de faire le lien entre l’horlogerie haut de gamme et des actifs réels comme l’immobilier, l’or ou encore les œuvres d’art qui ont de nombreux points communs :
- L’effet rareté, ou la pénurie de l'offre par rapport à la demande qu’elle soit temporaire ou durable, et l’essor des pays émergents militent notamment en faveur de la durabilité de cette demande.
- Le faible coût du capital suite aux différentes mesures d’assouplissement quantitatif des banques centrales à l'échelle mondiale, favorisant un environnement de taux d'intérêt faible.
Dans le cas des montres de luxe, bien que la valeur d’usage soit limitée (il existe aujourd’hui des dispositifs de chronométrage plus sophistiqués !), elles servent dans une moindre mesure de valeur refuge (dans une logique de préservation du capital). Il est également important de souligner qu’elles répondent à une demande d’accessoires de luxe et peuvent servir de « trophées » porteurs d’un message particulier (symbole de réussite sociale ou marqueur d’un évènement important de sa vie).
L’investissement en direct a des inconvénients (coût d’acquisition, manque de liquidité, fragilité et une forte concentration de valeur dans un objet unique) – en tant qu’investisseur spécialisé dans cette thématique, quelles sont les alternatives ?
Isabelle Carpentier : Une façon de contourner les inconvénients de l’investissement direct est de considérer des fonds actions sur la thématique du luxe comme EdR Fund Premium Brands, que nous gérons depuis 2005. Le fonds cherche à capter la croissance de long terme et les points d’inflexions (comme la croissance de l’économie circulaire dans le luxe) en investissant de manière sélective dans ce segment où les marges et la visibilité de la croissance restent très supérieures au marché.
Pour certains de nos titres, l’activité de joaillerie est un fort levier de croissance comme Gucci (Groupe Kering) qui s’est lancé dans une offre de haute joaillerie en 2017, ou bien Richemont (propriétaire des marques Cartier et Van Cleef notamment) qui a racheté Buccellati en septembre dernier.
La dernière opération en date est le rachat du joaillier américain Tiffany par LVMH en novembre. Il place ce dernier en position de numéro un mondial de la joaillerie (seul segment du luxe sur lequel le groupe n’était pas encore leader) devant Richemont (avec ses marques Cartier et Van Cleef) avec une part de marché estimée de l’ordre de 18%. Déjà propriétaire de Bulgari, Tag Heuer, Hublot, Zenith, Fred et Chaumet, cette acquisition permettra à LVMH d’enrichir son offre sur un segment sur lequel il pourra notamment concurrencer Cartier et Van Cleef, propriétés du groupe suisse Richemont.
- EdR Fund Premium Brands : +23,56% YTD
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