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Actifs risqués : Où en sommes-nous et que faire désormais sur les marchés ?
Publié le vendredi 24 septembre 2021
Où en sommes-nous et que faire désormais sur les marchés ?
Une situation incertaine qui amène des risques
JP Morgan AM reste prudent sur une reprise à venir dans les pays développés. Selon Stéphane Vonthron (Directeur Commercial Distribution), la situation actuelle n’est qu’un rattrapage. « Nous sommes simplement revenus à fin 2019. Difficile d’imaginer une phase d’accélération du cycle alors même que nous avons normalisé l’activité » explique-t-il.
En revanche, Loïc Cadiou (Deputy CIO et portfolio manager chez H2O AM) est plus positif sur la croissance économique qui selon lui pourrait reprendre à la hausse. « Ce n’est pas un cycle classique mais un choc mondial majeur jamais vu. Nous sommes dans les conséquences de cela ». Il note un excès d’épargne extrêmement important au niveau mondial et mise sur une mobilisation de ces liquidités.
« Ce que l’on est en train de vivre n’est pas rationnel » renchérit Christophe Tapia, Directeur du Développement chez Sunny AM. Dans un contexte d’irrationalité, celui-ci estime que le danger est de trouver des réponses qui sont « celles d’avant ». Ainsi, il est fondamental d’après lui de rester pragmatique : « Le danger pour l’investisseur dans ces moments de panique violente, c’est quand ce n’est pas la tête qui parle… mais les tripes ! »
Stéphane Vonthron pointe plutôt les banques centrales comme pouvant représenter le risque majeur. En cas de retard dans leur calendrier, une remontée des taux pourrait surprendre étant donné le niveau de dettes accumulé. C’est la raison pour laquelle JP Morgan AM conserve des positions en duration légèrement négatives.
Enfin, Loïc Cadiou surveille attentivement l’inflation avec ces banques centrales qui justement ont créé les conditions de retour d’une inflation élevée. « Si cette inflation devait monter, cela aurait peu de conséquences pour l’emploi et la vie des gens mais beaucoup de conséquences pour les marchés. Globalement, le monde n’est pas inflationniste. Le seul moment où les banques centrales réagissent est à la fin du cycle ». Il indique cependant que la période pendant laquelle nous avons une génération d’inflation est généralement courte et contrôlée.
Quid des valorisations ?
Les valorisations élevées sont des éléments n’incitant pas à la prise de risque à l’heure actuelle. « Certains vous disent qu’aujourd’hui tout est différent et qu’il ne faut plus regarder les repères historiques. C’est une catastrophe. En revanche, il faut nous adapter » admet Stéphane Vonthron de JP Morgan. Dans cet environnement, il distingue la Chine comme « une poche d’attractivité dans un océan de valorisations tendues » et la société s’y intéresse aussi bien sur les actions que sur les obligations.
Mais avec des taux à zéro et des spreads de crédit au plus bas, n’est-ce pas particulièrement compliqué d’investir en obligations ? « Evidemment que tout n’est pas cher. Quand les taux montent, c’est bon aussi pour les gérants crédit ! » affirme Christophe Tapia dont le travail est justement d’aller chercher « les petites failles » offrant des opportunités. Il estime même qu’il est « un non-sens » de ne pas avoir de crédit dans une gestion patrimoniale.
Quand tout est cher en absolu, une solution peut être d’investir par rapport à la valorisation… en relatif. « Les marchés sont chers mais c’est normal. Et il y a énormément de choses à faire sur les actions en relatif » s’enthousiasme Loïc Cadiou de H2O AM. Il mise par exemple sur les banques européennes contre les valeurs défensives.
Finalement, face à des valorisations élevées, on observe que la réponse reste souvent la même : sortir des sentiers battus et parier sur des zones ou des secteurs moins évidents mais offrant un meilleur potentiel.
Cet article a été rédigé par la rédaction de H24 Finance pour Boursorama. Tous droits réservés.
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