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🤑 Il ne déçoit "JAMAIS"…
Publié le mercredi 18 mai 2022Comme tous les ans, Le docteur Leber fondateur d’ACATIS s'est rendu à l’assemblée générale de Berkshire Hathaway à Omaha et nous livre ses réflexions.
Plutôt qu’une perspective, nous vous proposons une rétrospective de l’assemblée générale annuelle de Berkshire Hathaway, qui s’est tenue le 30 avril à Omaha. Bon nombre de participants des années précédentes manquaient à l’appel, en raison de l’obligation de présentation d’un pass vaccinal, de la peur généralement persistante de la Covid-19 et de l’absence de nombreux participants de Chine continentale. Warren Buffett était de très bonne humeur. L’échange avec les investisseurs est pour lui comme un élixir de vie, et il était donc dans son élément dans le cadre de cette première rencontre avec les investisseurs depuis 2019. L’âge moyen du conseil d’administration de Berkshire Hathaway est de 95 ans, et Charlie Munger, de 6 ans son aîné, nous paraît souvent plus alerte et plus offensif que Warren Buffett, qui a souvent tendance à répondre à des questions précises par des considérations générales sur la vie. Les directeurs opérationnels Greg Abel et Ajit Jain, qui sont pressentis pour lui succéder, étaient également présents sur la scène et ont convaincu par leur profonde connaissance des moindres détails. Ted Weschler et Todd Combs, les deux responsables des investissements, qui devraient également faire partie de la future équipe de direction, sont restés invisibles.
Au cours des quatre premiers mois de l’année 2022, Berkshire Hathaway a investi plus de 50 milliards de dollars, dont plus de 40 milliards sur les marchés d’actions, 11 milliards pour l’acquisition de l’assureur Alleghany et 3 milliards pour le rachat de ses propres actions (« Je connais bien mes propres actions et la mise en œuvre n’est pas trop difficile »). Après l’invasion russe en Ukraine, les achats d’actions se sont même accélérés par rapport à avant. Pour nous, c’est un indicateur clair d’une très grande confiance dans l’attractivité des marchés boursiers, même dans un contexte de très forte inflation.
Buffett a été interrogé au moins trois fois sur les prévisions inflationnistes. À cet égard, il ne fait confiance ni à lui-même ni à aucun expert en termes de prévisions fiables, mais il pense que les valeurs présentant un bilan léger s’en sortiront mieux que celles au bilan lourd. Toutefois, les investissements de Buffett se concentrent sur les infrastructures économiques américaines (production d’électricité, pipelines et chemins de fer) et sont donc exposés à l’inflation. Chaque Américain a 7 000 USD en liquide en poche. Les clients sont là, ils veulent dépenser leur argent immédiatement, mais la marchandise n’est pas disponible, aux dires de Buffett. Les pénuries d’approvisionnement sont donc le principal moteur de l’inflation.
Buffett n’est pas un chantre de la durabilité. Il a refusé avec véhémence deux résolutions d’actionnaires demandant la présentation des émissions de CO2 du groupe et celle d’une voie vers la neutralité climatique. Lors de l’assemblée générale Buffett a voté contre les résolutions mais ACATIS les a soutenues. Nos applaudissements en leur faveur se sont toutefois perdus dans l’immensité de la salle de réunion. La déclaration de Munger « I’m in love with Standard Oil » n’est pas non plus un gage d’engouement pour la durabilité. Nous voyons cependant en la personne de Greg Abel, qui est l’un des plus grands exploitants de parcs éoliens d’Amérique du Nord et qui a nettement amélioré l’efficience de ses lignes de chemin de fer, une personne qui représentera bien la notion de durabilité à l’avenir.
Sur les quelque 235 milliards USD de bénéfice net cumulés au cours des cinq dernières années, 155 milliards sont purement et simplement imputables à l’augmentation de la valeur Apple dans le portefeuille de Berkshire. Les 80 milliards restants correspondent à un rendement plutôt maigre (6 %), mais hautement fiable, des fonds propres. De nombreux investissements concernent des secteurs d’activité réglementés et leur rentabilité est donc plafonnée.
Berkshire Hathaway reste une entreprise « indestructible » dont la succession est organisée.
Elle ne réalisera jamais de rendements extrêmes, mais ne décevra jamais non plus.
Nous attendons avec impatience la prochaine assemblée générale en 2023.
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