Quelques français moins atteints par l'inflation…

2021 a vu une explosion de la rémunération des dirigeants. Article à mettre en parallèle avec… ce que vous voulez !

Niveau record pour la rémunération des dirigeants de sociétés cotées

Le rapport de Proxinvest sur la rémunération des dirigeants au titre de l’année 2021 observe une hausse de 22% de la rémunération totale moyenne des Présidents exécutifs des 120 plus grandes sociétés cotées en France (SBF 120) par rapport à 2019 (pré-crise sanitaire) ; elle atteint 4,5 M€ en 2021, son record historique depuis 15 ans.

Cette hausse se retrouve au sein du sous-échantillon des très grandes entreprises françaises. La rémunération totale moyenne des Présidents exécutifs du CAC 40 augmente de 52% par rapport à 2019 (pré-crise sanitaire) (+53% à échantillon constant) pour atteindre 7,9 M€.

Pour mémoire, le rapport Proxinvest valorise l’ensemble des formes de rémunération des dirigeants attribuées au titre de l’exercice 2021 (fixe, bonus annuel, jetons, avantages en nature, stock-options et actions gratuites de performance valorisées à leur date d’attribution, intéressement en numéraire et autres formes indirectes de rémunération).

Des records historiques pour chaque composante de la rémunération

La rémunération fixe moyenne est en hausse de 1,5% dans le SBF 120, et de 4,2% dans le CAC 40 (par rapport à 2019), atteignant des records historiques dans chacun de ces indices.

C’est surtout la hausse du bonus annuel moyen qui mérite d’être observée : +19,9% dans le SBF 120 et +33,6% dans le CAC 40 par rapport à 2019, atteignant, elle aussi, des records historiques dans chacun de ces indices.

Dans 74% des sociétés du SBF 120, le bonus annuel ne dépasse pas la limite de la politique de vote de Proxinvest (150% du fixe). Tel n’est pas le cas du bonus annuel de 7 516 000 €, le plus élevé du SBF 120, attribué au Directeur Général de Stellantis (Carlos Tavarès).

La valeur moyenne des attributions d’options et actions atteint elle aussi son plus haut historique en 2021. Elle augmente de 39,6% dans le SBF 120 par rapport à 2019 (niveau pré-crise).

Classement Proxinvest : Stellantis et Dassault Systèmes battent les records

Si les rémunérations inférieures ou égales à 0,5 M€ ne sont observées que dans 5 sociétés (dont 2 contrôlées par l’Etat), les rémunérations supérieures à 5 M€ s’observent plus souvent qu’à l’accoutumée : 31 cas dans le SBF 120 (24 en 2019). Le classement Proxinvest des rémunérations totales du SBF 120 est dominé par les sociétés suivantes.

1. Le Directeur Général de Stellantis, Carlos Tavarès, prend la tête du classement avec la plus forte rémunération totale jamais observée par Proxinvest : 66,7 M€ (19,15 M€ selon la société). La résolution d’approbation de cette rémunération a été rejetée lors de l’assemblée générale, mais, la société n’étant pas de droit français, ce rejet n’a eu aucune conséquence à ce jour.

2. Le Directeur Général de Dassault Systèmes, Bernard Charlès, est deuxième du classement avec une rémunération totale de 44,1 M€, en hausse de 114%, toujours contestée par une majorité des actionnaires minoritaires lors de l’assemblée générale 2022 du groupe.

3. Troisième du classement, Daniel Julien, Président Directeur Général de Teleperformance, présente une rémunération totale de 19,6 M€ (+15%), approuvée à 85,6% par les actionnaires. Elle se caractérise par la rémunération fixe (2,2 M€) la plus élevée du CAC 40, un bonus annuel versé à son maximum, une hausse de la valeur des actions de performance attribuées (15,1 M€) et l’écart de rémunération avec les salariés le plus important du CAC 40.

4. François-Henri Pinault, Président Directeur Général de Kering, atteint la quatrième place du classement avec 12 M€ selon Proxinvest (5,7 M€ selon la société). Proxinvest prend en compte la convention d’assistance conclue avec sa holding Artémis d’un montant de 6,3 M€ (+34%).

5. Enfin, Paul Hudson, Directeur Général de Sanofi, occupe la cinquième place de ce classement avec une rémunération totale de 8,96 M€. Si les montants en jeu chez Sanofi sont en ligne avec les pratiques des sociétés avec lesquelles la société se compare, Proxinvest relève toutefois qu’en termes de capitalisation boursière, Sanofi est bien plus petite que ces sociétés.