Le groupe Edmond de Rothschild mise sur le capital humain...

« Vous pouvez m’ôter mes capitaux et mes usines, mais laissez-moi mes équipes et nous reconstruirons ensemble un empire » disait Paul Ricard.

 

 

Ariane de Rothschild a abordé la thématique du capital humain, sur une initiative qu’elle a lancée voici trois ans avec Mathilde Lemoine, cheffe économiste du groupe. Les bouleversements récents les ont incitées à accélérer la réflexion autour de la relation entre la croissance et le capital humain avec quatre axes : l’éducation, la santé, l’expérience et les compétences.

 

Au même titre que l’innovation, l’accumulation de capital humain est un déterminant de la croissance soutenable. L’accumulation de capital humain a un impact direct sur la gestion du risque des entreprises. 

 

Alexandre Ricard, chairman & CEO de Pernod Ricard, était interviewé par Michel Longhini, membre du comité exécutif du groupe Edmond de Rothschild. 

 

Alexandre Ricard représente la troisième génération de la famille éponyme à la tête d’un groupe qui réalise 8,5 milliards € de chiffre d’affaires et un résultat courant opérationnel de 2,3 milliards €. Ces chiffres ont été atteints notamment par des acquisitions majeures, requérant des capacités d’intégration fortes pour garantir leur succès. Aujourd’hui, Pernod Ricard emploie 18 900 personnes dont 94% affichent leur fierté d’être associés au groupe selon une enquête menée dans toute l’entreprise. Notons qu’1,7% de la masse salariale est investi dans la formation.

 

Le groupe Pernod Ricard base le capital humain sur la « convivialité » avec l’objectif du bien être pour les collaborateurs. De la même manière que le client de Pernod Ricard est au centre des préoccupations du groupe, les collaborateurs sont en interne la première préoccupation de la direction générale.

 

Le fondateur Paul Ricard disait en substance : « Vous pouvez m’ôter mes capitaux et mes usines, mais laissez-moi mes équipes et nous reconstruirons ensemble un empire ». On peut avoir les plus belles marques de l’industrie, la meilleure stratégie de la planète, mais sans les équipes, motivées, on n’ira nulle part retient aujourd’hui Alexandre de son grand-père Paul.

 

Les collaborateurs sont ainsi « acteurs » de leur carrière professionnelle, avec des outils leur permettant de choisir leur formation. Le point commun de tous les talents est la « responsabilisation ». Certains veulent être « carriéristes » et il y a une place pour eux. D’autres sont passionnés tout simplement, comme les data scientists pour lesquels la demande est considérable dans le groupe.

 

« On a un menu pour tous les profils » affirme Alexandre Ricard. Pour y parvenir, l’entreprise s’est adaptée pour mener des entretiens spécifiques. On ne recrute pas un spécialiste de données comme on recrute un commercial ou un spécialiste de la production. 

 

Après plusieurs tentatives par tâtonnement, le groupe est enfin parvenu à recruter des profils atypiques grâce à ses outils RH. Le taux d’engagement, c’est-à-dire la part des candidats recevant une offre et l’acceptent, est de 87%.

 

Le patron de Ricard a conclu ainsi : « Il n’y a rien de mieux que des équipes contentes pour surperformer ».

 

Les ingrédients du développement durable

 

Mathilde Lemoine, cheffe économiste du groupe, a mené une recherche sur 30 ans dans 113 pays pour repérer les ingrédients du développement durable.

 

Premier constat : un pays se développe quand les enfants ont accès à l’éducation. La banque a continué sa recherche et testé plusieurs hypothèses pendant 3 ans.

 

La banque Edmond de Rothschild a analysé les liens entre la croissance de LT par le PIB/tête, le capital humain et le capital physique. 

 

Pour Mathilde Lemoine, il ressort que :

 

• Le capital humain et son accumulation sont des éléments déterminants de la croissance à long terme. Même pour les pays développés, le capital humain et son accumulation ont une influence sur la croissance. Plus un pays est près de la frontière technologique (Suisse, Canada, Etats-Unis et Belgique), plus un pays est développé, plus important devient l’apprentissage tout au long de la vie. 

• Tous les pays technologiquement développés auront une croissance de long terme supérieure. Les entreprises qui favorisent le développement des aptitudes sans se satisfaire de juste les recruter, ont une note de crédit supérieure. 

 

A côté de l’innovation et de l’environnement, l’accumulation de capital humain est déterminant plus encore dans les pays développés technologiquement. 

 

La transformation de ces travaux en gestion de capitaux

 

Jean-Philippe Desmartin, directeur de l'investissement responsable, et Aymeric Gastaldi, gérant, ont présenté le fonds Edmond de Rothschild Fund - Human Capital lancé en 2020 sous l’impulsion des échanges entre Mathilde Lemoine et Ariane de Rothschild. C’est aussi le fruit du travail de l’équipe Investissement Responsable. 

 

Aymeric Gastaldi constate la forte corrélation entre le capital humain et la performance de l’entreprise. « Le résultat comprendra une meilleure appartenance à l’entreprise, une meilleure performance individuelle et un supplément d’âme qui aboutiront à une performance économique supérieure. » 

 

La crise sanitaire a provoqué un questionnement sur le capital humain à l’aune de multiples chocs macroéconomiques et microéconomiques. Le bien-être au travail en est la variable la plus visible. Le S de l’ESG devient le « new green ».

 

Comment évaluer le capital humain d’une entreprise ?

 

Les textes de l’OCDE sur l’évaluation du travail norment l’appréciation du capital humain, auquel s’ajoute le modèle interne BUILD d’EdR AM. Le critère Social d’une entreprise bénéficie d’une période exceptionnelle entre 2020 et 2021 comme une phase de « crash test » en la matière. Le Covid a remis les questions sociales au centre des débats : santé, emploi, formation, solidarités. La rencontre avec les dirigeants d’entreprises, y compris la direction des ressources humaines et la direction générale, sont essentiels selon Jean-Philippe Desmartin.

 

En matière de gestion, les portefeuilles autour du capital humain surpondèrent deux biais :

 

• L’ESG avec une très forte pondération du pilier Social

• Le biais qualité, en particulier dans la dimension humaine.

 

Parmi les titres en portefeuille, le gérant cite :

 

• Tal Education Group, leader chinois dans le soutien scolaire. La société se distingue par la qualité de son contenu éducatif à un prix très abordable. 

• Bright Horizons Family Solutions Inc., le leader américain dans la garde d’enfants. 

• United Health, le numéro 1 dans l’assurance santé des salariés aux Etats-Unis.

 

Comment souscrire ?

 

Edmond de Rothschild Fund - Human Capital CR EUR est disponible sous le code LU2221884823 avec des frais courants de 1,93% selon les dernières données disponibles.

 

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