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La BCE serait-elle en train de perdre le contrôle du marché des taux ?
Publié le mardi 31 janvier 2017Les taux souverains remontent de manière régulière en Europe depuis le début de l’année. Très surveillés, les écarts de taux entre l’Allemagne et les pays d’Europe du Sud s’élargissent.
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La BCE serait-elle en train de perdre le contrôle du marché des taux ? Malgré les achats toujours massifs d’obligations souveraines de la part de la Banque Centrale Européenne, les taux longs des obligations souveraines européennes poursuivent leur remontée depuis le début de l’année.
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L’OAT 10 ans au-dessus de 1%, le 10 ans portugais au-dessus de 4%
Le taux de l’OAT française à 10 ans s’est ainsi installé au-dessus de 1% (1,05% mardi), s’éloignant des taux du Bund allemand à 10 ans allemand dont le taux se situe à 0,45%. Pour rappel, en juillet dernier, le taux à 10 ans français était tombé à 0,10% tandis que le Bund à 10 ans allemand avait atteint -0,20%.
« Les taux remontent et les spreads se creusent » observe Andy Bussaglia, Conseiller en gestion de patrimoine chez Family Patrimoine. L’écart entre les taux français et allemand, 60 points de base, est en effet au plus haut depuis presque trois ans, ceci n’étant pas étranger aux craintes de certains investisseurs sur la politique française.
C’est sans parler du taux à 10 ans portugais, qui a repassé la barre des 4%, dépassant le niveau qu’il avait atteint le 11 février 2016 lors du pic de stress des marchés sur fond de craintes macroéconomiques majeures. En mars 2015, le taux à 10 ans portugais était de seulement 1,56%.
Même tendance pour le taux italien à 10 ans, qui atteint 2,32% alors qu’il n’était que de 1,04% en août dernier. Le taux à 10 ans espagnol, à 1,63%, fait presque figure de valeur-refuge au sein des pays d’Europe du Sud, n’ayant pas encore re-dépassé ses niveaux du début d’année 2016 grâce à des statistiques de croissance économique robustes en Espagne permettant de rassurer les investisseurs.
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Prise de conscience d’une remontée de l’inflation
Le mouvement de hausse des taux s’est accéléré lundi 30 janvier avec la publication de la dernière statistique d’inflation en Allemagne, ressortie à +1,9% sur 12 mois. Ce niveau élevé est sans commune mesure avec les statistiques des années 2015-2016, où l’inflation allemande, comme partout en zone euro, était proche de 0%.
Cela signifie également que le taux réel des obligations allemandes reste en réalité négatif à -1,45%.
« On voit vraiment l’inflation revenir en Allemagne. Bien sûr, il y a un effet de base important dû à l’évolution des prix du pétrole », qui apparaissent désormais en hausse sur un an, « mais on voit aussi que la hausse des prix vient de la hausse des loyers et de la hausse de l’alimentaire », explique Andy Bussaglia.
« Lorsque l’on entend par ailleurs les déclarations de Sabine Lautenschläger et Jens Weidmann, membres du directoire de la BCE, qui ont évoqué lundi que le plan de "quantitative easing" prendra fin un jour ou l’autre, même si cette fin doit être graduelle, cela modifie les anticipations des investisseurs » souligne le Conseiller en gestion de patrimoine. « Le marché a un temps d’avance et anticipe déjà la fin ».
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Est-il encore temps de parier sur la hausse des taux ?
Depuis la fin 2016, plusieurs gérants obligataires insistaient sur ce risque de remontée des taux. Certains d’entre eux étaient ainsi passés au sein de leurs fonds en « duration négative » pour tirer profit de ce mouvement.
Pour sa part, Andy Bussaglia souligne qu’il est possible de profiter de la hausse des taux souverains via l’achat du fonds Elan Oblig Bear géré par Rothschild AM. « Le fonds est vendeur de taux longs sur l’OAT et le Bund via des contrats futures, ce qui permet de bénéficier d’une hausse des taux » explique-t-il.
Néanmoins, « Après un effet de remontée des taux comme celui-là , on se demande si ce type de fonds reste à privilégier, d’autant plus que malgré l’effet Trump, les perspectives d'amélioration de la croissance économique restent à confirmer ».
Tant que la croissance ne repart pas de manière plus nette en Europe, les perspectives de hausse d’inflation restent en effet réduites.
« On est dans un environnement où les dettes publiques restent élevées, et où on voit mal comment des taux beaucoup plus élevés seraient soutenables. Si les taux venaient à monter davantage, il faudrait s’attendre à une nouvelle intervention de la BCE pour les maintenir bas. Le mouvement de hausse des taux devrait donc avoir du mal à se poursuivre » conclut-il.
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Cet article a été rédigé par notre rédaction pour H24 Finance et Boursorama. Tous droits réservés.
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