Cliquer sur un fonds de la sélection H24 | |
Jupiter Merian Global Equity Absolute Return | 4.14% |
Fidelity Absolute Return Global Equity Fund | 3.85% |
Pictet TR - Atlas | 3.62% |
Sanso MultiStratégies | 2.45% |
Exane Pleiade | 1.95% |
Candriam Absolute Return Equity Market Neutral | 1.51% |
Candriam Bonds Credit Alpha | 1.43% |
DNCA Invest Alpha Bonds | 1.28% |
Syquant Capital - Helium Selection | 1.21% |
AXA WF Euro Credit Total Return | 1.09% |
H2O Adagio | -0.24% |
M&G (Lux) Episode Macro Fund | -3.21% |
Vivienne Bréhat | -8.12% |
De la value et des opportunités en or !
Publié le mercredi 28 avril 2021En 2020, la ruée vers les valeurs défensives a particulièrement profité aux titres de croissance, voyant naître cette nouvelle notion de « croissance défensive » qui a débouché sur des aberrations au niveau des valorisations. En 2021, le retour en force des cycliques a donc été accompagné de la teinte « value », on parle désormais de « cycliques value ». Au milieu de tout ce jargon, Alexandra Barradas (Investment Specialist chez First Eagle), nous explique ce qu’est la vraie value selon la gestion de First Eagle, inspirée par le révolutionnaire Oracle d’Omaha.
Vincent Roynel (Responsable Commercial chez CPR AM) a animé la séance du 9.30 du Club Comptoir dédiée à First Eagle Amundi International Fund. A cette occasion, Alexandra Barradas est revenue sur l'approche très particulière de la gestion First Eagle et les bienfaits du fonds dans une allocation d'actifs.
Tout d’abord, la gestion réfléchit à contre-courant, en s’affranchissant à la fois des indices et des approches comparatives de valorisation (multiples, approches quantitatives). En mettant l’accent sur la qualité, le « stock picking » va cibler des investissements dont le prix est -30% en-dessous de leur valeur intrinsèque, offrant ainsi un certain coussin de sécurité.
La gestion recherche des entreprises résilientes, avec un avantage concurrentiel durable (ex : fortes barrières à l’entrée), transparentes sur leur gouvernance et avec une vision claire et cohérente à long-terme. La résilience des entreprises se mesure notamment à travers la récurrence de leurs flux de revenus à long-terme, la valeur des actifs intangibles, la robustesse de leurs bilans, et une gouvernance aux pratiques responsables. La gestion va par exemple éviter les management « trop agressifs » et chercher ceux qui se comportent plutôt en « bon père de famille ». En résumé, avant toute décision d’investissement, « on va se poser la question : qu’est-ce qu’on est prêt à payer si on veut acheter la totalité de l’entreprise ? »
Côté allocation, Alexandra Barradas réitère la mission que se donne First Eagle : préserver, voire augmenter le pouvoir d’achat à long-terme, tout en protégeant contre le risque de perte en capital. Le fonds est donc diversifié, essentiellement entre les actions, les valeurs liées à l’or, et une poche obligataire. Flexible et sans contraintes particulières, le fonds est géré de façon discrétionnaire, selon le bon sens des gérants.
La poche UCITS est essentiellement allouée en actions (75% du portefeuille aujourd’hui), avec une surpondération des EtatS-Unis (40%) « sans tomber dans le piège des indices », le MSCI World (65% US) étant dominé par le succès des fameuses GAFAM. Par ailleurs, la gestion ne couvre pas son exposition au dollar même si elle pense qu’il reste encore cher aujourd’hui. Cela reste une source de diversification intéressante, en complément de l’approche value.
Le fonds détient aussi de l’or physique (à travers les ETC notamment) à des fins de protection qui se font de plus en plus ressentir. Les Etats-Unis croulaient déjà sous la dette, et avec un déficit qui se creuse, la Fed continue à faire marcher la planche à billets (un resserrement monétaire mettrait en difficulté le remboursement), ce qui attise aussi les craintes autour du dollar (s’ajoutant à des taux réels historiquement bas). Mais la gestion se veut aussi active sur ce front, en calibrant ses expositions à court-terme pour profiter des agitations du marché (d’un pic historique de 20% du fonds en mars à une position totalement vendue fin 2020, puis 14% aujourd’hui).
Quant à la poche obligataire, elle est aujourd’hui entièrement investie en liquidités (Etats-Unis). La gestion estime que les obligations (privées et souveraines hors US) ne sont pas attractives pour le moment. Les gérants préfèrent donc garder cette marge de manœuvre, pour répondre agilement à d’éventuelles opportunités, sans avoir à liquider ou réduire l’une de leurs positions existantes.
L’esprit contrariant se ressent aussi dans les allocations géographiques. Dans un contexte où les investisseurs se tournent en masse vers les actifs émergents et asiatiques en particulier, First Eagle International Fund n’est exposé qu’à 5% à l’Asie hors Japon. Alexandra Barradas nous explique que le « le lieu du siège social n’est pas toujours représentatif ». La gestion est bien attentive à ce qui se passe en Asie, mais elle s’y prend à sa manière : investir indirectement sur ces marchés à travers des entreprises qui en tirent leurs revenus, sans pour autant y être implantées (Colgate Palmolive en est un exemple très représentatif). La gestion préfère cette approche indirecte pour deux raisons qui se valent : des valorisations qui ne sont, pour l’instant, pas au rendez-vous, et des enjeux de gouvernance qui ne sont pas encore le fort de cette région du monde.
La diversification ne s’arrête pas là : 130 lignes dans le portefeuille soulèvent tout de même la question « n’est-ce pas trop ? Cela ne diluerait-il pas la performance des titres en portefeuille ? ». Pas selon une gestion prudente. En effet, Alexandra Barradas explique que l’idée est de « planter des graines » dans le portefeuille, voir comment elles résistent au fil du temps avant d’augmenter leur exposition.
Par ailleurs, le fonds, qui maintient de coutume un taux de rotation assez bas inscrit dans sa vision long-terme, a su tirer profit de la panique ambiante de mars 2020 pour renforcer ou introduire de nouvelles positions quand le marché n’en voulait pas. Parmi les titres fétiches de la gestion, on retrouve Naver, cette plateforme sud-coréenne qui s’est initialement lancée comme moteur de recherche, puis a profité de sa position unique pour se diversifier sur des activités de commerce en ligne.
En conclusion, la gestion de First Eagle International Fund capitalise sur la qualité et la résilience à des prix, non pas raisonnables, mais manifestement bas. La stratégie s’inscrit également dans une logique propriétaire de long-terme, dont « l’objectif est de rassurer les investisseurs » face à la frénésie des marchés.
Pour en savoir plus sur Le Comptoir (CPR et Amundi), qui distribue le fonds First Eagle Amundi International Fund, cliquez ici.
Article rédigé par H24 Finance. Tous droits réservés.
Cliquer sur un fonds de la sélection H24 | |
Lazard Convertible Global | -2.07% |
M Global Convertibles SRI | -2.10% |